- ventouser
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⇒VENTOUSER, verbe trans.A. — MÉD. Poser des ventouses à quelqu'un. Le lendemain dimanche j'étais au lit et ventousé (TOULET, Corresp. avec un ami, 1920, p. 113). C'est encore pour une maille (...) qu'on se fait ventouser ou saigner (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 197).B. — Littéraire1. [Dans un cont. fig. et compar.] Adhérer à quelque chose ou à quelqu'un; aspirer quelque chose ou quelqu'un. Le groupe affreux descend. L'ombre les ventousa Comme une pieuvre (ROSTAND, Vol. Marseill., 1918, p. 350).— Ventouser qqc. de qqc. Adhérer, s'accrocher à quelque chose à l'aide de quelque chose, à la manière d'une ventouse. Dans le Tagant, ils passèrent des rocs où les chameaux, (...) de leurs semelles ventousant délicatement les obstacles, ne cessaient pas de se balancer harmonieusement (PSICHARI, Voy. centur., 1914, p. 20).2. Part. passé adj.a) Qui adhère, qui tient à la manière d'une ventouse. [La chienne] s'en va, si le téléphone sonne, du côté de l'appareil, remorquant deux nourrissons ventousés à ses mamelles (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 222).b) Qui comporte des creux, des vides comme des ventouses. D'autres verres sinueux et ventousés comme des poulpes (LA VARENDE, Souv. seigneur, 1953, p. 178).REM. Ventousage, subst. masc., rare. Action de réaliser les effets d'adhérence, d'aspiration d'une ventouse; résultat de cette action. P. métaph. Si un désir même faible naît à ce moment-là, le moi tout entier se colle à lui; ventousage intérieur ; ce désir, si faible en soi, se gonfle de tout ce qu'il aspire (G. MARCEL, Journal, 1922, p. 280).Prononc. et Orth.:[
], (il) ventouse [-tu:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1179 ventuser (Renart, éd. E. Martin, I, 1618). Dér. de ventouse1; dés. -er.
DÉR. Ventouseur, -euse, subst., méd., vielli. Celui, celle qui pose des ventouses, qui est spécialisé(e) dans la pose de ventouses. C'était l'hiver de ma grande bronchite: rien qu'à la ventouseuse, j'en ai eu pour trente-sept francs! (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 108). — [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1935. — 1res attest. fin XIIIe s. ventousierres (Des deux bordeors ribauz ds Rec. gén. des fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 1, p. 5), 1904 ventouseuse (Nouv. Lar. ill.); de ventouser, suff. -eur2.
ventouser [vɑ̃tuze] v. tr.ÉTYM. XIIe; de 1. ventouse.❖♦ Poser des ventouses à (un malade).——————se ventouser v. pron.♦ (Fam., fig.). S'accrocher, tenir à (qqch.) comme par une ventouse. || « Tu glisses des tracts dans les boîtes aux lettres annonçant la création d'une radio dans le voisinage, une radio pour tous ! Mais attention, une radio-suspense ! Ils se ventousent au transistor et là tu fais “Vous êtes là…” » (Charlie-Hebdo, 12 janv. 1978).——————ventousé, ée p. p. adj.♦0 (La chienne) allaite couchée en sphinx (…) et s'en va (…) remorquant deux nourrissons ventousés à ses mamelles. Ils tètent, oubliés, vivaces (…)Colette, la Maison de Claudine, La « merveille ».
Encyclopédie Universelle. 2012.